2.08.2018

Des milliers de structures mayas découvertes sous la jungle du Guatemala

Dans ce qui est salué comme une "percée majeure" dans l'archéologie maya, des chercheurs ont identifié les ruines de plus de 60000 maisons, pyramides, routes surélevées et autres structures artificielles masquées depuis des siècles sous les jungles du nord du Guatemala.

Des milliers de structures mayas découvertes sous la jungle du Guatemala
Le LiDAR enlève numériquement la canopée pour révéler les anciennes ruines, montrant des cités mayas bien plus grandes que ne le suggèrent les recherches au sol. Photo: Wild Blue Media/National Geographic

A l'aide de la technologie LiDAR (Light Detection And Ranging) ou télédétection laser, les spécialistes ont enlevé numériquement la canopée des images aériennes de ce paysage aujourd'hui non peuplé. Cela a permis de révéler les ruines de cette civilisation précolombienne tentaculaire qui était beaucoup plus complexe et interconnectée que la plupart des spécialistes mayas ne l'avaient supposé.


Plus de 2100 km² cartographiés


"Les images LiDAR montrent clairement que toute cette région était un système d'implantation dont l'échelle et la densité de population avaient été grossièrement sous-estimées" rapporte Thomas Garrison, archéologue de l'Ithaca College spécialisé dans l'utilisation des technologies digitales pour les recherches archéologiques.

Garrison fait partie d'un groupement de chercheurs qui participent au projet, mené par la Fondation Pacunam, une organisation à but non lucratif guatémaltèque qui favorise la recherche scientifique, le développement durable et la préservation de l'héritage culturel maya.

Le projet a permis de cartographier plus de 2100 kilomètres carrés de la réserve de biosphère maya dans la région du Petén au Guatemala, produisant le plus grand ensemble de données LiDAR jamais obtenues pour la recherche archéologique.

Les résultats suggèrent que l'Amérique Centrale supportait une civilisation avancée qui était à son apogée il y a quelque 1200 ans, comparable aux cultures sophistiquées comme l'ancienne Grèce ou la Chine, et non pas quelques villes dispersées et peu peuplées qu'ont longtemps suggéré les recherches menées au sol.

L'œil nu ne voit que la jungle et un monticule envahi, mais le LiDAR et le logiciel de réalité augmentée (ci-dessous) révèlent une ancienne pyramide maya. Photos: Wild Blue Media/National Geographic

En plus ces centaines de structures jusque là inconnues, les images LiDAR montrent des routes surélevées reliant les centres urbains et les carrières. Des systèmes d'irrigation et de terrassement supportaient une agriculture intensive capable de nourrir des masses de travailleurs qui ont radicalement remodelé le paysage.

Les anciens mayas n'ont jamais utilisé la roue ou de bêtes de somme, pourtant "c'était une civilisation qui avait littéralement déplacé des montagnes" dit Marcello Canuto, archéologue à l'université Tulane et participant au projet, "Nous avons cette conjecture occidentale supposant que les civilisations complexes ne peuvent pas prospérer dans les tropiques, que les tropiques sont le lieu où les civilisations vont mourir. Mais avec les nouvelles évidences fournies par les données LiDAR, que ce soit en Amérique Centrale ou à Angkor Vat au Cambodge (voir à ce sujet l'article: Le lidar révèle qu'Angkor était quatre fois plus grand qu'on ne le pensait précédemment), nous devons maintenant considérer que des sociétés complexes se sont peut-être formées dans les tropiques puis se sont dirigées vers l'extérieur."


Des aperçus surprenants


"Le LidAR est en train de révolutionner l'archéologie comme le télescope Hubble a révolutionné l'astronomie" rapporte Francisco Estrada-Belli, archéologue à l'Université Tulane, "Il nous faudra cent ans pour parcourir toutes les données et vraiment comprendre ce que nous voyons".

Déjà, cependant, l'étude a fourni des aperçus surprenant sur les schémas de peuplement, la connectivité inter-urbaine et la militarisation dans les basses terres mayas.

Les télédétections laser ont révélé plus de 60 000 structures mayas auparavant inconnues qui faisaient partie d'un vaste réseau de villes, de fortifications, de fermes et d'autoroutes. Image: Wild Blue Media/National Geographic

A son apogée au cours de la période classique maya (environ 250-900 après JC), la civilisation recouvrait une région grande comme environ deux fois l'Angleterre médiévale, et était bien plus densément peuplée. "La plupart des gens étaient d'accord avec les estimations d'une population d'environ 5 millions de personnes" ajoute Estrada-Belli qui dirige un projet archéologique multi-disciplinaire à Holmul au Guatemala, "avec ces nouvelles données, il n'est plus déraisonnable de penser qu'il y avait 10 à 15 millions de personnes là-bas, y compris beaucoup vivant dans des zones basses marécageuses que beaucoup d'entre nous pensions inhabitables"

Virtuellement, toutes les cités mayas étaient reliées par des chaussées suffisamment grande pour suggérer qu'elles étaient très fréquentées et utilisées pour le commerce et autres interactions régionales. Ces grandes routes étaient surélevées pour permettre un passage plus facile pendant les saisons des pluies.

Dans cette partie du monde où il y a généralement trop ou pas assez de précipitations, l'écoulement de l'eau a été méticuleusement planifié et contrôlé par des canaux, des digues et des réservoirs.

Parmi les découvertes les plus surprenantes, il y a l'omniprésence des murs défensifs, des remparts, des terrasses et des forteresses. "La guerre ne se passait pas seulement vers la fin de la civilisation" dit Garrison, "elle était à grande échelle et systématique, et elle a duré pendant de nombreuses années".


Des sites riches d'informations mais menacés.


L'étude a aussi révélé des milliers de fosses creusées par les pilleurs modernes. "Beaucoup de ces nouveaux sites, ne sont nouveaux que pour nous, mais ce n'est pas le cas pour les pilleurs" ajoute Marianne Hernandez, présidente de la fondation Pacunam.


La dégradation de l'environnement est une autre préoccupation. Le Guatemala perd 10% de ses forêts annuellement, et la perte d'habitat s'est accélérée le long de sa frontière avec le Mexique alors que des gens brûlent et défrichent les terres pour l'agriculture et la construction. "En identifiant ces sites et en aidant à comprendre qui était ce peuple, nous espérons sensibiliser sur la valeur de la protection de ces lieux" ajoute Hernandez.

L'étude est la première phase de l'initiative Pacunam LiDAR, un projet de trois ans qui finira par cartographier plus de 14 000 kilomètres carrés des basses terres du Guatemala, qui font partie d'un système d'implantation précolombien qui s'étendait au nord du golfe du Mexique.

"L'ambition et l'impact de ce projet est tout simplement incroyable" estime Kathryn Reese-Taylor, archéologue de l'université de Calgary et spécialiste maya associé au projet de Pacunam, "Malgré des décennies passées à traverser les forêts, aucun archéologue n'était tombé sur ces sites. Plus important encore, nous n'avons jamais eu la vue d'ensemble que nous apportent ces données. Elles retirent réellement le voile et nous aident à voir cette civilisation comme les anciens mayas la voyaient".

Merci à André pour l'info !


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2.02.2018

Comment la thermographie aérienne révolutionne l'archéologie

Une étude dirigée par l'université privée américaine Dartmouth College a démontré comment la thermographie aérienne est en train de transformer l'archéologie en raison des progrès de cette technologie.

Les caméras thermiques actuelles, ainsi que les drones et les logiciels de photogrammétrie apportent un nouveau domaine de possibilités de collecte de données sur les sites.

Comment la thermographie aérienne révolutionne l'archéologie
(a) Orthoimage en couleur d'une zone étudiée à Enfield Shaker Village, New Hampshire, avec la localisation des constructions historiques indiquées sur un plan de 1917; (b) données d'une étude de gradiométrie magnétique; (c) imagerie thermique brute depuis une caméra thermique radiométrique; et (d) imagerie thermique traitée pour ne montrer que les valeurs présentent sous la pelouse (Images de Jesse Casana, Austin Chad Hill et Elise Laugier)

Les découvertes, publiée dans la revue Advances in Archaeological Practice, servent de manuel sur la façon d'utiliser la thermographie aérienne. En effet, les co-auteurs espèrent inspirer d'autres chercheurs à appliquer cette méthodologie dans leur travail.

Les archéologues utilisent depuis longtemps des images infrarouges thermiques pour localiser des constructions enfouies et autres éléments du paysage culturel. Le rayonnement infrarouge thermique associé aux caractéristiques archéologiques dépend de plusieurs variables, dont la composition du sol, sa teneur en humidité et sa couverture végétale.

Les anciennes méthodes géophysiques conventionnelles, comme l'arpentage, permettaient aux archéologues d'obtenir des données de terrain sur la base d'un hectare par jour. Mais aujourd'hui, la thermographie arienne permet de recueillir des données d'enquête sur le terrain sur une zone beaucoup plus vaste et en beaucoup moins de temps.


Les avantages de la thermographie aérienne.


Les anciennes caméras étaient incapables d'enregistrer des données de spectre complet ou des données de température pour chaque pixel d'une image. Maintenant les caméras thermiques radiométriques associées à de petits drones peu coûteux et faciles à piloter (ils peuvent être contrôles avec un smartphone ou une tablette), rendent la thermographie aérienne plus précise, compréhensible et accessible.

Cartographier plusieurs images aériennes ensemble est aussi devenu plus facile grâce à de nouveaux logiciels photogrammétriques, qui alignent automatiquement les images et les fonctionnalités de l'ortho-image (une ortho-image est une image, aérienne ou satellitaire, superposable à une carte.); ils corrigent aussi une image pour rendre l'échelle uniforme.


Des études de cas concluants


Les chercheurs ont mené des études de cas dans six sites archéologiques en Amérique du Nord, en Méditerranée et au Moyen Orient pour évaluer l'efficacité des relevés thermiques aériens.

Ils ont analysé comment le temps, l'environnement, le moment de la journée, la couverture de sol et les caractéristiques archéologiques peuvent affecter les résultats. Ils ont aussi comparé leurs trouvailles à de précédentes études et images historiques.

Comment la thermographie aérienne révolutionne l'archéologie
Fichier photos de 2014: une chambre de la période Chaco à Blue J, telle qu'elle apparait à (a) 5:18 a.m. en image thermique; (b) plan architectural produit par les fouilles d'exploration; (c) une image colorisée, puis des images thermiques prises à (d) 6:18 a.m.; (e) 7:18 a.m.; et (f) 9:58 p.m. (Images de Jesse Casana, John Kantner, Adam Wiewel, et Jackson Cothren).

Ainsi, par exemple, sur une implantation ancestrale Pueblo à Blue J au Nouveau Mexique, les chercheurs ont été capables de cartographier en détail les plans architecturaux d'une dizaine de maisons anciennes. Cette découverte a été rendue possible par les conditions optimales du site, la matrice du sol, la faible densité de la couverture végétale et les conditions environnementales au moment de la thermographie aérienne.

Ils ont pu aussi reconnaitre les traces de bâtiments et voies historiques enfouis depuis longtemps dans le village Shaker à Enfield, New Hampshire.

"Une grande partie de ce que nous avons appris de nos recherches à ce jour montre à quel point les conditions environnementales locales et le calendrier des relevés peuvent influer sur la façon dont les images thermiques peuvent révéler des vestiges archéologiques. Ainsi, mieux nous comprenons ces paramètres, mieux nous sommes en mesure de déployer la technologie. Je pense que nos résultats démontrent le potentiel de la thermographie aérienne pour transformer la façon dont nous explorons les paysages archéologiques dans de nombreuses régions du monde." rapport Jesse Casana, professeur associé en anthropologie à Dartmouth, qui a utilisé des drones en thermographie aérienne pendant cinq ans dans ses recherches historiques.


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1.31.2018

Exposition "Météorites - Entre ciel et terre"

Le Muséum national d'Histoire naturelle présente jusqu'au mois de juin l'exposition "Météorites - Entre ciel et terre". Ce sont plus de 350 météorites qui peuvent être observées.


Exposition "Météorites - Entre ciel et terre"


Ce que soit des objets de culte ou de science, des objets craints ou sources d’inspiration, les météorites sont porteuses à la fois d’émotions et d’informations inestimables. Le visiteur est convié à un voyage dans l’espace et le temps devant des objets âgés de 4,56 milliards d’années qui ont voyagé des centaines de millions de kilomètres avant de parvenir jusqu’à nous.



Météorites et archéologie



Au fil de la visite, le public est invité à découvrir un aspect méconnu des météorites : leur lien avec l'archéologie.

Ainsi plusieurs objets en fer météoritique ont été découverts au cours de fouilles archéologiques car avant l'invention de la métallurgie, le fer météoritique était la seule source de fer disponible pour les humains.

Une dague en fer météoritique a été retrouvé dans le tombeau de Toutankhamon, signe de la puissance de perception des météorites à l'époque (voir l'article à ce sujet: Une étude révèle qu'une dague de Toutankhamon est en fer provenant d'une météorite).

Le fer météoritique a aussi été utilisé pour fabriquer des armes et des bijoux (dont certains spécimens sont exposés)

Matthieu Gounelle, commissaire de l'exposition, vient de débuter un véritable projet de recherche mêlant archéologie et météorite. C'est en analysant les objets métalliques datant de l'âge du bronze qu'il peut percevoir s'ils sont composés de fer météoritique. Pour cela, il a acquis un outil très spécifique, lui permettant de détecter en quelques minutes les différents métaux présents dans les objets analysés.
Ce travail pourrait être un moyen de comprendre les échanges dans le bassin méditerranéen et les conditions d'apparition de la sidérurgie.



Informations pratiques:

Jardin des Plantes
Grande Galerie de l’Évolution
36, rue Geoffroy Saint-Hilaire, Paris 5e

Ouvert de 10h à 18h tous les jours,
sauf le mardi et le 1er  mai

Tarif plein: 11€
Tarif réduit: 9€

Informations pour le public:
01 40 79 54 79 / 56 01
Site internet de l’exposition: expometeorites.fr

1.25.2018

Un cercueil de plus 1000 ans découvert sous l'autel d'une petite église au Danemark


Au Danemark, des archéologues ont ouvert le couvercle d'un sarcophage qui a révélé un squelette vieux de 1000 ans. Ce serait celui d'un clerc grand de près d'1m90.

Les scientifiques espèrent démontrer que cela pourrait être les restes de l'ecclésiastique Eilbert, évêque d'Odense au 11ème siècle. Si c'est le cas, ce serait la plus ancienne tombe d'évêque découverte dans le nord de l'Europe.

Un cercueil de plus 1000 ans découvert sous l'autel d'une petite église au Danemark
  Les archéologues enlèvent les dalles de pierre du sarcophage. Photo: fyens.dk

Les restes du squelette ont ainsi appartenu à un homme âgé d'environ 30 ans et mesurant 1m87.

Dans la vidéo plus bas, on voit les archéologues du Musée de la ville d'Odense soulever les dalles du sarcophage en pierre qui est resté scellé pendant un millénaire. Alors que l'un d'eux enlève la seconde dalle, les jambes inférieures du squelette deviennent visibles.

Les archéologues ont ensuite commencer à mettre au jour la moitié supérieure du squelette qui était enfouie dans la terre qui s'est déversée dans le cercueil au fil du temps.

Un cercueil de plus 1000 ans découvert sous l'autel d'une petite église au Danemark
Photo: fyens.dk

L'homme a été inhumé avec un ensemble eucharistique miniature, une assiette pour l'hostie et un calice pour le vin, près de sa hanche: ce qui suggère qu'il occupait une position cléricale dans l'église.

Le sarcophage a été découvert en septembre 2017 au pied d'un autel dans une petite église en bois du Prieuré de St. Alban à Odense, après que les archéologues aient commencé une étude du secteur avant l'installation d'un projet de tramway.

Le cercueil et son grand squelette ont été rapportés à l'Université du Danemark du Sud pour plus de tests.


Merci à Audric pour l'info !

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1.19.2018

Un ancien texte indien repousse l'histoire du zéro de 500 ans

Bien que le symbole "0" nous soit familier, ses origines sont bien plus incertaines. Une récente séries de datations au carbone pourrait réécrire l'histoire des mathématiques car elle repousserait de 500 ans l'apparition du zéro.

Un ancien texte indien repousse l'histoire du zéro de 500 ans
La plus ancienne utilisation connue du zéro.  Bodleian Libraries, University of Oxford

Ce nombre apparait dans un ancien texte indien appelé manuscrit de Bakhshali. Il se compose de 70 feuilles d'écorce de bouleau, remplies de mathématiques et de textes en sanskrit. "Cela semble être un manuel de formation pour les moines bouddhistes" rapporte Marcus du Sautoy de l'Université d'Oxford.

Le manuscrit avait été découvert par un fermier en 1881 et a été nommé d'après le village où il a été trouvé, dans ce qui est aujourd'hui le Pakistan. Depuis 1902, il se trouve la bibliothèque bodléienne de l'Université d'Oxford.

Aujourd'hui, pour la première fois, le manuscrit a été daté au radiocarbone, et cela a immédiatement bousculé certaines croyances. En effet, on pensait qu'il était du 9ème siècle, mais les datations ont révélé que les pages les plus anciennes remontent entre 224 et 383 après JC.

Cela signifie que le manuscrit est antérieur à l'inscription du zéro sur le mur d'un temple du 9ème siècle à Gwalior en Inde, qui était le plus ancien zéro enregistré à ce jour.

Dans le texte il y a des centaines de zéros indiqués par un point. C'est ce point qui deviendra plus tard le symbole avec un trou au milieu que nous connaissons aujourd'hui.

Le point était à l'origine utilisé comme un marqueur de position,  comme lorsque "0" est utilisé dans le nombre 505 pour indiquer qu'il n'y a pas de dizaines, mais il n'était pas encore un nombre à part entière.

L'utilisation du zéro comme marqueur de position est apparu dans plusieurs anciennes cultures, tels que les anciens mayas et babyloniens. Mais c'est le point indien qui a fini par acquérir le statut de vrai nombre, tout d'abord décrit en 628 après JC par l'astronome et mathématicien indien Brahmagupta.

"Certaines de ces idées que nous tenons pour acquises avaient dû être imaginées. Les chiffres étaient là pour compter les choses, donc s'il n'y a rien, pourquoi auriez-vous besoin d'un numéro ?" ajoute du Sautoy.

Un ancien texte indien repousse l'histoire du zéro de 500 ans
 Les 70 feuilles en écorce de bouleau qui composent le manuscrit de Bakhshali.  Bodleian Libraries, University of Oxford

Le concept du zéro, à l'origine interdit car hérétique, a finalement été autorisé pour le développement du calcul, et sous-tendre l'ère numérique. "L'ensemble de la technologie moderne est construite sur l'idée de quelque chose et rien" dit-il.

Dans ce document, il a été difficile de le dater car toutes les pages ne datent pas du même jour; il y a près de 500 ans entre les plus anciennes et plus récentes pages. "La raison pour laquelle toutes ces pages ont été réunies ensemble reste encore un mystère" conclu du Sautoy.



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1.11.2018

Un chercheur polonais tente de déchiffrer un texte unique de l'île de Pâques

25 artéfacts avec des inscriptions rongo-rongo ont été conservés jusqu'à notre époque. Le rongo-rongo est un système de signes que l'on ne trouve que sur l'Île de Pâques; aucun autre peuple polynésien n'a inventé l'écriture.

"Il y a de nombreux indices qui laissent penser que l'Île de Pâques est l'un de ces rares endroits dans le monde où l'écriture a été inventée indépendamment d'autres systèmes de notations. La raison pour laquelle elle été créé dans un lieu aussi isolé reste un mystère" rapport le Dr Rafal Wieczorek de la faculté de chimie à l'Université de Varsovie.

Un chercheur polonais tente de lire un texte unique de l'île de Pâques
Le Dr Rafał Wieczorek avec une tablette en bois. Photo:Rafał Wieczorek    

Déchiffrer les signes est d'autant plus difficile que seulement quelques personnes dans le monde y travaillent, et pas à temps plein. En effet, pour tous les intervenants, il s'agit d'un projet parallèle.

"Afin de faire avancer les choses, il est nécessaire de mettre en place une équipe de recherche qui se concentrerait uniquement dessus" estime le Dr Wieczorek. Spécialiste en astrobiologie, il a rejoint il y a quelques années le groupe international qui cherche à déchiffre le rongo-rongo. Il admet qu'il consacre de plus en plus de temps à cette passion; il est d'ailleurs l'auteur de plusieurs articles sur le rongo-rongo publiés dans des revues scientifiques.


Malgré de nombreux points d'interrogation, les chercheurs qui se sont penchés sur la mystérieuse écriture ont établi plusieurs faits.


Tout d'abord, on sait que le rongo-rongo était utilisé par l'aristocratie vivant sur l'île, ce n'était pas une écriture utilisée dans la vie quotidienne.

Ensuite, les phrases se lisent dans le système inverse du boustrophédon (le boustrophédon désigne une écriture dont le sens de lecture change alternativement d'une ligne sur l'autre): le support devait être tourné pendant la lecture.

Comment cela a-t-il pu être déterminé alors que l'écriture n'a pas encore été déchiffrée ?

 "Les séquences de caractères se répètent sur plusieurs tablettes. Dans certains cas, ils vont à la ligne de texte suivante, et dans d'autres, ils continuent sur une ligne." explique le chercheur.

Il y a plusieurs indications montrant que le rongo-rongo peut être lu de manière similaire aux hiéroglyphes égyptiens. Dans ce système, l'écriture est basée sur des logogrammes (des signes représentant ce qu'ils décrivent ou des mots métaphoriquement liés), des phonogrammes (caractère écrit qui est la transcription arbitraire d'un son) et des déterminants (symboles qui clarifient la signification du mot précédent écrit phonétiquement).

 Le chercheur et différentes plaques portant des inscriptions rongo-rongo. Photo:Rafał Wieczorek  

Contrairement aux hiéroglyphes égyptiens, où il y en a à peu près 1000, le rongo-rongo en comprend beaucoup moins. Les chercheurs estiment leur nombre à tout juste 600.

Parmi eux, il y a des signes dépeignant des personnages humains avec des bras démesurément longs dans diverses poses, mais aussi des animaux, tels que des oiseaux, des poissons, des requins, des souris et des rats.

Il y a aussi un grand groupe d'environ 200 caractères simples qui sont difficiles à identifier. Ils ressemblent à des outils ou des armes.

Il reste cependant encore beaucoup de points d'interrogation.


Les scientifiques n'ont pas réussi à déterminer quand le rongo-rongo a été inventé. 


"Certains ont suggéré qu'il est apparu uniquement à la suite d'un contact avec les envahisseurs européens, mais cela est peu probable" estime le Dr Wieczorek.


Les analyses physicochimiques des artéfacts n'ont pas beaucoup aidé: seul un exemplaire a pu être daté. Une datation proche du 18ème siècle a été obtenu, mais ce type d'analyse ne fonctionne pas bien dans le cas d'un passé récent.

Les autres peuples polynésiens n'avaient pas leur propre système d'écriture. Pourquoi est-il donc apparu dans l'une des îles les plus isolées au monde ? La science n'a pas encore trouvé de réponse à cette question.

Les chercheurs ont divisé les tablettes en se basant sur leur contenu supposé. Dans un cas seulement, il y a un accord complet sur les phénomènes astronomiques: ce sont 28 signes représentant les croissants de lune.

Le rongo-rongo peut compter jusqu'à plusieurs centaines de personnages différents. Photo:Rafał Wieczorek 

L'analyse du chercheur polonais montre qu'une autre tablette a peut-être un contenu similaire: il en est arrivé à cette conclusion après avoir effectué une analyse statistique des glyphes sur toutes les tablettes conservées recouvertes de rongo-rongo.


La seconde tablette "astronomique" était en Belgique, mais elle a brûlé pendant le première Guerre Mondiale. 


Cependant, les chercheurs ont trouvé une photographie de celle-ci. Il a donc pu déterminer que les séquences de signes en certains endroits, comprenant les croissants, étaient les mêmes sur les deux tablettes.

Dans une récente publication, le Dr Wieczorek s'intéresse à un des signes utilisés sur les tablettes: selon lui, le symbole représentant trois perles était un répétiteur. Les langues polynésiennes, à laquelle appartient la langue parlée par la population de l'Île de Pâques, sont connues pour l'utilisation de répétitions: le mot "thé" signifie "clair" et le mot "thé thé" signifie "blanc". D'ailleurs le nom actuel de ce système d'écriture, "rongo-rongo" est une répétition. Il signifie "réciter, déclamer, chanter". Les chercheurs ne savent pas, cependant, quel est le nom originel de la langue.


L'écriture des habitants de cette 'île isolée dans le Pacifique est restée presque inaperçue. Ce qui est étonnant, c'est qu'aucun des premiers explorateurs européens de l'île (en 1722) n'a remarqué l'alphabétisation de la population locale.
Des centaines de tablettes en bois recouvertes d'inscriptions énigmatiques et cachées dans les cabanes ont commencé à être rapportées plus d'une centaine d'années plus tard par le clergé chrétien..

 "À ce moment-là, personne ne pouvait plus les lire" sur l'île  ajoute le Dr Wieczorek. Et les habitants, pragmatiques, décimés par les envahisseurs européens, ont utilisé les tablettes comme une sorte de briquet parce que l'île a toujours eu un problème avec les pénuries de bois.

Or, les tablettes n'ont pas impressionné les clercs: l'une d'entre elles a été utilisée comme moulinet pour une corde décorative que des frères avaient présenté comme cadeau à leur supérieur, l'évêque de Tahiti en 1869. "Cependant, ce n'est pas le cadeau lui-même, mais le moulinet qui a attiré l'attention de l'évêque. Grâce à son intervention, la plupart des tablettes ont pu être préservées jusqu'à ce jour." rapporte le scientifique.

Dans les années qui ont suivi, plusieurs expéditions, dont des expéditions de Russie et d'Angleterre, ont réussi à acquérir des artéfacts individuels. La dernière tablette considérée comme étant originale est apparue lors d'une vente aux enchères à Londres à la fin du 19ème siècle.

"Tenter de déchiffrer le rongo-rongo est une activité très stimulante sur le plan intellectuel. J'espère que ce sera un succès; en étudiant davantage la structure interne de l'écriture et sa mise en page, nous allons certainement faire de nouveaux progrès dans ce domaine" conclu Wieczorek.


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1.08.2018

Des manuscrits arabes rarissimes découverts au Mont Athos

Une équipe archéologique de l'Université du Koweït a découvert de rares manuscrits écrits en arabe au Mont Athos en Grèce.

Des manuscrits arabes rarissimes découverts au Mont Athos

La mission archéologique, qui comprenait le professeur d'histoire Dr Abdulhadi Al Ajmi et le Dr Mohammad al Marzouqi, a visité des monastères et bibliothèques dans le nord de la Grèce.

Ils ont trouvé ces documents sur le mont historique, qui représente environ 1800 ans d'histoire chrétienne.

Le Dr Al Ajmi rapporte que la découverte faite au Mont Athos, site sacré ancien classé Patrimoine Mondial de l'UNESCO en 1988, est cruciale pour comprendre l'histoire des arabes et musulmans dans la région: "Obtenir l'approbation des autorités grecques pour étudier le site n'a pas été une tâche facile, mais nous avons réussi à le faire et la récompense a été au-delà de ce que l'on espérait".


Il précise que les manuscrits, qui datent de l'âge d'or islamique, couvrent divers sujets relatifs à des événements quotidiens, des observations scientifiques, des affaires religieuses et autres.

Il affirme que ces nouvelles découvertes deviendront un point de référence important pour ceux qui s'intéressent à ce que les arabes et les musulmans ont apporté à la Grèce dans les temps anciens.

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12.31.2017

Le top des découvertes archéologiques en 2017

Voici quelques une des plus grandes découvertes archéologiques de cette année 2017. Je n'en ai mis que 10, mais il ne fait aucun doute que de nombreuses autres découvertes pourraient faire partir de ce top.


Les scientifiques détectent un grand vide mystérieux dans la Grande Pyramide de Gizeh:

Les scientifiques détectent un grand vide mystérieux dans la Grande Pyramide de Gizeh

La nouvelle cavité identifiée est située directement au-dessus de ce grand couloir et aurait des dimensions similaires. "Nous ne savons pas si ce grand vide est horizontal ou incliné, nous ne savons pas s'il est composé de plusieurs structures successives ou d'une seule." rapporte Mehdi Tayoubi de l'Institut HIP, "ce dont nous sommes sûrs est que ce grand vide est à cet endroit; c'est impressionnant, et aucune théorie n'en a fait mention jusqu'ici".


La première preuve d'invasion de Jules César découverte en Grande Bretagne:

La première d'invasion de Jules César découverte en Grande Bretagne:
D'après de nouveaux éléments, en 54 avant JC, la flotte de Jules César aurait atterri pour la première fois en Grande-Bretagne à Pegwell Bay, sur l'île de Thanet, au nord-est du Kent.


Une grande partie de Néapolis découverte sous les eaux du golfe de Hammamet en Tunisie:

Le top des découvertes archéologiques en 2017

Une ville romaine antique a été découverte au mois de juillet 2017 dans les fonds du golfe de Hammamet, après des fouilles exploratrices de 7 années dans le cadre d'une coopération tuniso-italienne.


A Mexico, découverte d’un terrain de jeu de balle mortel des Aztèques:
 
A Mexico, découverte d’un terrain de jeu de balle mortel des Aztèques
 Des fouilles ont mis au jour un temple et une arène sportive édifiés peu avant l’arrivée des conquistadors. Les matchs étaient suivis de sacrifices humains.
 
 
 
Des fortifications datant de « l’Âge Sombre » découvertes en Écosse:
 
Des fortifications datant de « l’Âge Sombre » découvertes en Écosse
 C’est peut-être le cœur d’un royaume datant de l’Âge Sombre qui a été découvert dans le sud de l’Écosse à la suite de l’étude de diverses gravures et sculptures laissées par le peuple picte.
 
 
 
Les archéologiques découvrent un carré secret sous le célèbre cercle de pierre d'Avebury:
 
 
Les spécialistes pensent que la construction du carré mégalithique aurait pu commémorer et monumentaliser l'emplacement d'une ancienne maison néolithique utilisé par la suite comme le point central du cercle intérieur sud.
 
 
Le tombeau d'un dirigeant maya du début de l'époque classique découvert au Guatemala:
 
Le tombeau d'un dirigeant maya du début de l'époque classique découvert au Guatemala:
 La tombe a été provisoirement datée par analyse céramique à 300-350 après JC, ce qui en fait la plus ancienne tombe royale connue dans la région nord-ouest du Petén au Guatemala.


Un aqueduc romain découvert sur le chantier du métro de Rome:
 
Un aqueduc romain découvert sur le chantier du métro de Rome



Un aqueduc datant du IIIe siècle avant Jésus-Christ qui a été déterré du chantier de la troisième ligne de métro de Rome, dans le quartier de San Giovanni, près du Colisée.




Découverte de la première guerrière Viking:


Découverte de la première guerrière Viking

L'étude a été menée sur l'une des tombes les plus emblématiques de l'Âge Viking. Elle contient les restes d'un guerrier entouré d'armes, dont une épée, des flèches perce-armure et deux chevaux. Il y avait aussi un ensemble complet de pièces de jeu et un plateau de jeu. "Le jeu indique qu'elle était officier" rapporte Charlotte, "quelqu'un qui travaillait la tactique et la stratégie et qui pouvait mener les troupes dans une bataille".

Des statues et un disque en bronze découverts dans l'épave d'Anticythère:

Des statues et un disque en bronze découverts dans l'épave d'Anticythère
Les archéologues sous-marin ont récupéré de nouvelles pièces archéologiques précieuses dans l'ancienne épave d'Anticythère, parmi lesquelles des morceaux de statues de bronze et de marbre, le couvercle d'un sarcophage et un mystérieux disque de bronze décoré avec un taureau.

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