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4.15.2024

Une lampe en bronze serait un objet de culte associé à Dionysos

La lampe, découverte dans un fossé en 1840, fait l'objet de débats universitaires depuis des décennies, et une explication complète et satisfaisante de la lampe n'a pas été concluante jusqu'ici.

Une lampe en bronze se trouve être un objet de culte associé à Dionysos 
Photo: MAEC webpage, edited by R. Alburz


Elle est issue de la civilisation étrusque de l'Étrurie archaïque (Toscane actuelle et parties de l'Ombrie), culture qui s'est épanouie entre 900 avant JC et 27 avant JC dans trois confédérations de villes : celle de l'Étrurie (Toscane, Latium et Ombrie), celle de la Vallée du Pô avec les Alpes orientales et celle de Campanie.

La civilisation étrusque a été absorbée par la République romaine en expansion à la fin du IVe siècle avant JC à la suite des guerres romano-étrusques.

 

Très peu d’exemples d’objets similaires ont été découverts dans l’art étrusque ou grec ancien, ce qui rend difficile une comparaison pour fournir un contexte ou une interprétation.


Des études antérieures sur les motifs décoratifs de la lampe ont suggéré que 16 figures cornues en forme de taureau représentent le dieu grec du fleuve Achelous. Cependant, selon une nouvelle étude publiée dans les Études étrusques et italiques de De Gruyter, la lampe remonte à environ 480 avant JC et représente Dionysos, le dieu grec ancien du vin et du plaisir, souvent représenté avec des traits de taureau.

Cette interprétation est basée sur diverses sources littéraires et preuves iconographiques, car le culte de Dionysos était fortement associé aux satyres, aux centaures et aux silènes, et l’un des symboles caractéristiques du culte était le taureau.

L’auteur principal, Alburz, a déclaré que "La lampe était probablement un objet associé au culte mystérieux de Dionysos. Sa décoration représente le thiase dionysiaque, peut-être engagé dans une représentation cultuelle dans le cosmos des mystères en célébration de Dionysos."


Lien vers l'étude: 

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4.09.2019

Corse: découverte d'une tombe étrusque dans un hypogée à Aléria

A quelques centaines de mètres de la cité antique, les fouilles de la nécropole, entourée de voies de circulation, s'étendent sur tout un hectare.

L'état de préservation de ces anciennes inhumations est remarquable malgré l'acidité du sol corse, qui d'ordinaire détruit les ossements.

Corse: découverte d'une tombe étrusque dans un hypogée à Aléria
Les archéologues fouillent divers types de sépulture. Photo: Pascal Druelle

Plusieurs pratiques funéraires sont ici représentées: des inhumation dans des fosses, des cercueils en maçonnerie, des cercueils de bois cloutés, des bûchers funéraires, etc.
Des artéfacts prestigieux sont associés à ces tombes (ornements, vases, etc): plus de deux cent objets ont été enregistrés, dont une centaine de vases complets datés du 3ème siècle avant JC au 3ème siècle de notre ère.


Un hypogée


Au sein de ce groupe funéraire, parmi l'enchevêtrement de sépultures, les archéologues de l'INRAP ont mis au jour une tombe étrusque dans un hypogée. Ce type de tombe est une chambre funéraire souterraine réservée habituellement pour les individus de haut rang.

Au centre de la nécropole d'Aléria, une tombe à fosse recoupe le couloir de l’hypogée visible grâce à la couleur plus orangée du sédiment. Photo:  Roland Haurillon

Un escalier mène à un corridor long de six mètres jusqu'à une chambre funéraire. A plus de deux mètres de profondeur, cette pièce, qui avait été scellée avec une masse d'argile, de tessons, de roches et de charbon de bois, est toujours intacte,

Les archéologues pensent que cet endroit scellé a été ouvert et rempli à plusieurs reprises pour déposer de nouveaux objets funéraires, et peut-être de nouveaux individus décédés, dans la chambre.

En raison de la position de l'hypogée dans la nécropole, il a été nécessaire de commencer à fouiller les sépultures contiguës.L'effondrement naturel du plafond et le remplissage de la chambre au fil du temps ont obligé les archéologues à procéder à son excavation par le haut. Les fouilles de ce tombeau rectangulaire de 1m² ont révélé plusieurs artéfacts, dont trois gobelets vernis noirs et le manche d’un probable oenochoé (pichet à vin).
Deux skyphoi, un type de gobelet à grandes poignées, ont été découverts près du crâne d’un individu.

Tous ces vestiges se trouvaient au-dessus du sol de l'escalier. D'après ces objets, cette tombe pourrait remonter au 4ème siècle avant JC, mais l'avancée des fouilles et les analyses devraient apporter de la lumière sur des questions encore sans réponse.

Il s'agit de la première découverte en France, en plus de quarante ans, de ce type de structure funéraire inhabituel


Un centre historique.


Aléria est un site de référence pour l'histoire de la Corse ancienne et de l'ouest méditerranéen.

La recherche menée par Jean et Laurence Jehasse dans les années  1960 sur la butte de Masselone à Aléria avait permis la découverte de la cité romaine entourant un forum et un amphithéâtre.

Plus au sud, l'exceptionnelle nécropole étrusque Casabianda (entre 500 et 259 avant JC) a été listée comme monument historique. C'est l'un des sites funéraires étrusques les plus riches connus hors d'Italie. Certains des artéfacts remarquables récoltés sur le site (4510 objets, dont 345 vases Attica, de l'équipement militaire étrusque, etc.) sont exposés au musée du site d'Aléria.

Après plusieurs années d'interruption, de nouveaux programmes de recherche sont entrepris sous l’égide de la DRAC et de la Collectivité de Corse, tels que le développement d'un nouveau projet de recherche collaboratif sur Aleria et sa région, comprenant plus de 70 chercheurs (universités, CNRS, Ministère de la Culture, Inrap, etc.)


La présence étrusque en Corse.


En raison de sa position centrale dans la Mer tyrrhénienne, le long des routes maritimes entre la Ligurie et le sud de la France, la Corse a fait l'objet d'intérêts commerciaux pour les grecs, les étrusques et les carthaginois. Vers 540 avant JC, la bataille d'Alalia (le nom grec pour Aleria), a radicalement changé les relations politiques dans la Méditerranée occidentale. Le commerce maritime partagé entre les étrusques, les phocéens et les carthaginois s'est cantonnait à l'intérieur de zones exclusives, alors réglementées.

D'après des sources historiques, la façade orientale de la Corse serait tombée sous l'influence étrusque. Entre 500 avant JC et la conquête romaine de l'île (259 avant JC), Aleria atteste non seulement de ses relations privilégiées avec l'Étrurie, mais également de la présence stable d'une population étrusque.

Le site d'Aleria contient des traces archéologiques exceptionnelles de ces évènements dans sa nécropole.


L'archéologie préventive en Corse.


Le patrimoine représenté dans les archives archéologiques de Corse sont très emblématiques et vulnérables. Leur étude et leur préservation justifient les mesures de conservation adaptées mises en œuvre depuis de nombreuses années.

Les ressources financières et humaines actuellement consacrées à ce travail sont sans précédent. Elles contribuent aussi à renouveler notre connaissance de l'île depuis son passé lointain jusqu’à l'ère moderne.

Sous la responsabilité de la DRAC, l'archéologie préventive en Corse, en association avec le développement régional, est comparable à celle de certaines régions métropolitaines.

Cela apporte de nouveaux éléments à notre connaissance de l'histoire de l'île et à leur transmission au public via ses quatre musées d'archéologie répertoriés parmi les Musées de France.


 Merci à Audric pour l'info !





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8.24.2017

Les étrusques étaient d'habiles apiculteurs

Les restes carbonisés de nids d'abeilles vieux de 2.500 ans, ainsi que d'autres artéfacts apicoles, ont été découverts dans un atelier étrusque dans le nord de l'Italie.

Les trouvailles comprennent les restes uniques d'un miel de vigne produit par les apiculteurs itinérants le long des fleuves. "L'importance de l'apiculture dans le monde antique est bien connue à travers l'abondance de sources iconographiques, littéraires, archéométriques et ethnographiques" rapporte Lorenzo Castellano, étudiant diplômé de l'Institute for the Study of the Ancient World à l'Université de New York, et auteur principal de l'étude, "cependant, comme les nids d'abeilles sont périssables, des traces fossiles sont extrêmement rares" ajoute-t-il.

Les étrusques étaient d'habiles apiculteurs
Un morceau d'un des nids d'abeilles trouvé dans l'atelier étrusque; on distingue clairement la structure hexagonale. Photo: Credit: Lorenzo Castellano

Castellano et ses collègues de l'Université de Milan et le laboratoire de Palynologie et de Paléoécologie de l'Institut pour la Dynamique des Processus Environnementaux du Conseil de Recherche National d'Italie (CNR-IDPA) à Milan, ont découvert plusieurs nids d'abeilles carbonisés, des abeilles conservées et des produits dispersés relatifs aux abeilles sur le sol d'un atelier d'un centre de commerce étrusque. Il s'agit du site de Forcello, près de Bagnolo San Vito dans la province de Mantoue.


Les traces d'un miel de vigne


Datée aux alentours de 510 à 495 avant JC, la construction fut détruite par un violent incendie et fut plus tard scellée par une couche d'argile afin de pouvoir reconstruire par dessus. "Les trouvailles ont donc été préservées in situ, bien que très fragmentées et souvent déformées par la chaleur du feu" rapportent Castellano et son équipe.

Les chercheurs ont examiné du pain d'abeille (un mélange de pollen et de miel), des fragments de nids d'abeilles carbonisés, des restes d'Apis mellifera (abeille européenne) et une grande quantité de matériels résultant des nids d'abeilles qui ont fondu et se sont agglomérés ensemble.

Les étrusques étaient d'habiles apiculteurs
Les restes d'une abeille adulte (Apis mellifera) incorporée dans un morceau carbonisé de nid vitrifi. Photo Credit: Lorenzo Castellano

Les analyses chimiques et l'étude du pollen et des spores collectés sur le site ont confirmé la présence de cire d'abeille et de miel dans une grande partie de la pièce. De plus, ils ont constaté que le pollen provenant d'une vigne (Vitis vinifera) était abondant dans les échantillons de miel fondu et dans les fragments de nids d'abeilles, ce qui indique la présence d'un miel de vigne unique produit à partir de variétés de vignes pré-domestiquées ou anciennement domestiquées.

"Le pollen de vigne n'apparait pas dans le pain de miel, cela suggère que nous avons affaire à un miel de vigne préservé par carbonisation, ce qui est sans précédent." rapportent les chercheurs.

Aujourd'hui, le miel de vigne n'a rien à voir avec le miel produit par les abeilles, c'est une sorte de sirop produit en faisant bouillir le jus de raisin.


Pline l'Ancien en parlait déjà


Les analyses ont révélé d'autres aspects uniques concernant l'apiculture étrusque. La composition du pollen montre que les abeilles se nourrissaient de plantes, dont la vigne et le nénuphar frangé, dans un paysage aquatique, dont certaines n'étaient pas connues pour se développer dans la région.
Un tel scénario n'aurait été possible que si les apiculteurs avaient rassemblé les abeilles le long d'une rivière pour les transporter en bateau, amenant les abeilles et leurs ruches à des ateliers pour en extraire le miel et la cire d'abeille.

En effet, cette découverte confirme ce que l'érudit romain Pline l'Ancien a écrit plus de quatre siècles plus tard sur la ville d'Ostiglia, à environ 32 kilomètres du site. Selon lui, les villageois d'Ostiglia plaçaient simplement les ruches sur les bateaux et les transportaient à 8 km en amont pendant la nuit: "À l'aube, les abeilles sortent et se nourrissent, revenant chaque jour sur les bateaux, ce qui change leur position jusqu'à ce que, lorsqu'elles tombent dans l'eau sous leur propre poids, il est entendu que les ruches sont pleines, elles sont alors reprises et le miel est extrait" écrivait Pline.

Ces découvertes ont aussi montré le haut niveau de spécialisation en apiculture des étrusques. "Cela a également fournit des informations uniques sur l'environnement de l'ancienne plaine du Po et sur le comportement des abeilles dans un paysage pré-moderne" concluent Castellano et ses collègues.


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9.28.2016

Le nom de la déesse Uni découvert sur une pierre gravée étrusque


Les archéologues ont traduit une inscription rarissime sur une ancienne pierre étrusque provenant d'un temple. Ils y ont découvert le nom de la déesse Uni.

La découverte indique qu'Uni, une divinité de la fertilité et probablement une déesse mère, à cet endroit particulier était la divinité titulaire vénérée du sanctuaire de Poggio Colla. Il s'agissait d'un lieu de peuplement clé en Italie pour l'ancienne civilisation étrusque.

La mention fait partie d'un texte sacré qui est probablement la plus longue inscription étrusque jamais découverte sur une pierre, d'après l'archéologue Gregory Warden, professeur à l'Université Méthodiste du Sud, Dallas qui finance les fouilles archéologiques.

Le nom de la déesse Uni découvert sur une pierre gravée étrusque
L'inscription sur la stèle a révélé la mention de la déesse Uni ainsi qu'une référence au dieu Tina, dieu suprême des étrusques. Image: Mugello Valley Project

Un culte de la fertilité


Les scientifiques ont découvert que l'ancienne pierre était intégrée dans le mur d'un temple de Poggio Colla; les fouilles ont aussi révélé d'autres objets étrusques, comme des fragments de céramique dont l'un représentant le plus ancien accouchement dans l'art européen (voir l'article à ce sujet: La représentation antique d'un accouchement découvert sur un site Etrusque).

Ces objets renforcent l'interprétation d'un culte de la fertilité à Poggio Colla, selon Warden.


Les experts de la langue étrusque étudient le bloc de près de 200kg pour traduire le texte. Il est très rare de pouvoir identifier le dieu ou la déesse vénéré dans un sanctuaire étrusque. "Le lieu de cette découverte, un endroit où de prestigieuses offrandes étaient faites, et la présence possible dans l'inscription du nom d'Uni, ainsi que la prise en charge du texte qui laisse supposer que c'est le travail d'un sculpteur sur pierre qui suit fidèlement un modèle transmis par un scribe prudent et instruit, suggèrent que le document avait un caractère dédicatoire" rapporte Adriano Maggiani, ancien professeur à l'Université de Venise et l'un des érudits travaillant à déchiffrer l'inscription.

"Il est aussi possible que cela exprime les lois du sanctuaire, c'est-à-dire une série de prescriptions liées aux cérémonies qui devaient avoir lieu ici, peut-être en lien avec un autel ou un autre espace sacré" continue Warden, co-directeur et principal investigateur du Mugello Valley Archaeological Project.


De nouveaux mots


D'après Warden, il sera plus facile de parler avec certitude une fois que les archéologues auront complètement reconstruit le texte, qui comprend 120 caractères ou plus. Lorsque les archéologues auront compris comment fonctionne la grammaire étrusque, et qu'ils auront appris certains de ses mots et son alphabet, ils s'attendent à découvrir de nouveaux termes jamais vus jusqu'à présent, d'autant plus que cette découverte diffère des autres en ce sens que ce n'est pas un texte funéraire.

Les archéologues de la Vallée Mugello ont annoncé la découverte de la déesse Uni lors d'une exposition à Florence en août dernier: "Scrittura e culto a Poggio Colla, un santuario etrusco nel Mugello".

Le texte pourrait spécifier le rituel religieux pour les cérémonies dédiées à la déesse. On s'attend à ce que cela révèle les premières croyances d'une culture perdue mais fondamentale aux traditions occidentales.

La dalle de grès, qui date du 6ème siècle avant l'Ere Commune, et qui mesure près de 1.2 m sur 60cm, a été découverte au cours des dernières étapes de deux décennies de fouilles dans la Vallée de Mugello qui se situe au nord-est de Florence dans le nord de l'Italie.

La stèle partiellement nettoyé porte l'une des plus longues inscriptions étrusque jamais trouvé jusqu'ici, énonçant peut-être des rituels religieux. Image: Mugello Valley Project

Les inscriptions étrusques permanentes sont très rares

Les étrusques ont gouverné Rome, influençant la civilisation dans tous les domaines, de la religion et du gouvernement à l'art et l'architecture. Peuple d'une grande culture, les étrusques étaient aussi très religieux et leur système de croyance imprégnait tous les aspects de leur vie et de leur culture.

L'inscription pourrait révéler des données permettant de comprendre leurs concepts et rituels, ainsi que leur écriture et langage.  Des inscriptions étrusques permanentes sont très rares, car ils utilisaient généralement des livres en tissu de lin ou des tablettes de cire.

Les textes qui ont été préservés sont plutôt courts et proviennent de tombes et sont donc de nature funéraires. "Nous pouvons, à ce stade, affirmer que cette découverte est l'une des plus importantes découverte étrusque de ces dernières décennies" ajoute Warden, "c'est une découverte qui nous apporte non seulement des informations sur la nature des pratiques sacrées à Poggio Colla, mais aussi des données fondamentales pour la compréhension des concepts et rituels des étrusques, ainsi que leur écriture et peut-être leur langue".

En plus d'être probablement la plus longue inscription étrusque sur une pierre, c'est aussi l'un des trois plus longs textes sacrés à ce jour. Une partie de celui-ci fait référence à "tina ?", Tina est le nom de la divinité suprême des étrusques. Il est l'équivalent du dieu grec Zeus ou Jupiter chez les romains.                          

Un symbole imposant et monumental de l'autorité en son temps.


La dalle a été découverte intégrée aux fondations d'un temple monumental où elle fut enfouie pendant plus de 2500 ans. A son époque, elle devait être exposée comme un symbole imposant et monumental de l'autorité, selon Warden.

Le texte est en train d'être étudié par deux experts de la langue étrusque, Maggiani qui est épigraphe et Rex Wallace, professeur d'études classiques à l'Université Amherst du Massachusetts et linguiste comparatif.

Un hologramme de la stèle sera montré à l'exposition de Florence, car la stèle est en cours de restauration dans les laboratoires de conservation de la superintendance archéologique de Florence.

Des documents numériques sont aussi en cours de réalisation par les experts du département d'architecture de l'Université de Florence.  La pierre en grès est très abrasée et ébréchée, aussi le nettoyage devrait permettre aux scientifiques de lire l'inscription.

D'autres objets mis au jour aux cours des vingt dernières années ont apporté de nombreuses informations sur le culte étrusque et les cadeaux aux divinités, sur la vie quotidienne des élites et de la population, dont les ateliers, les fours, les poteries et les maisons.

Tous ces matériaux ont permis de documenter l'activité rituelle du 7ème siècle au 2nd siècle avant l'Ere Commune.


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9.21.2012

Des chambres pyramidales étrusques découvertes en Italie

Une série de chambres pyramidales creusées dans la roche sous la ville d'Orvieto, en Italie, sont entrain d'être mises à jours par des archéologues

Le Dr David B. George du Département d'études classiques à Saint-Anselme et le Dr Claudio Bizzarri du Parco Archeogico Ambientale dell Orvietano (PAAO) sont les co-administrateurs principaux des fouilles faites avec des étudiants du Saint Anselm College.

Vue d'une partie de la chambre pyramidale que les archéologues sont entrain de déblayer.

L'intérieur de l'espace souterrain avait été rempli presque à ras bord avec la partie supérieure utilisée comme cave à vin moderne.

Cependant une caractéristique s'est révélée frappante: une série d'anciens escaliers creusés dans la paroi pouvaient être d'un type étrusque.


Les mystérieux Étrusques

Les étrusques contrôlaient Orvieto à partir d'environ 1000 avant notre ère jusqu'à la conquête romaine de la ville en 264 avant notre ère.
Largement connu pour son art, l'agriculture, la métallurgie fine et le commerce, ils ont commencé à décliner au cours du Ve siècle avant J.-C., alors que les Romains augmentaient en puissance. En 300-100 avant notre ère, ils ont été finalement absorbés dans l'État romain.

Leur étonnant langage non indo-européen s'est complètement éteint et il n'ont laissé pratiquement aucun écrit pour documenter leur société.
La dernière personne connue pour avoir été capable de lire l'étrusque était l'empereur romain Claudius.

Presque tout ce que nous savons à propos de cette culture très influente provient de leurs tombes richement décorées qui aident à reconstruire leur histoire.


Une chambre pyramidale

L'équipe a d'abord remarqué la façon dont les côtés de la chambre en pierre ont été taillés, à l'endroit où la cave à vin est aujourd'hui situé, l'effilant vers le haut de façon pyramidale.

Encore plus étonnant, il y a une série de tunnels, aussi de construction étrusque, passant en dessous de la cave à vin. Cela laisse supposer la possibilité de structures plus profondément enfouies.


Tunnel partant d'une chambre pyramidale vers une autre. Image: Dr. D. George, Saint Anslem College

Les fouilles ont débuté le 21 mai 2012: il ont commencé à creuser à travers un plancher du 20e siècle et un tas de décombres constitué de vieilles chaussures de tennis, d'assiettes brisées et autres rebuts du début du 20ème siècle et fin du 19ème siècle.
Après le déplacement d'un mètre de terre et de débris, les chercheurs ont atteint la surface d'un sol médiéval.

Cependant, juste au-dessous de ce plancher, il y avait une couche de remblai qui, à la surprise de tout le monde, contenait du matériel culturel et des objets, telle qu'une poterie Attique illustrée en rouge du milieu du 5ème siècle et une poterie étrusque avec des inscriptions du 6e-5e siècle avant notre ère et même des objets qui datent de 1000 avant notre ère.

Cette couche de remplissage semble provenir de différentes tombes dans le cadre d'opérations de nettoyage et a été déposée dans la cavité pyramidale à travers le centre de son sommet désormais coiffé d'une voûte médiévale.

La couche est frappante pour son manque de céramiques étrusques noires brillantes indiquant que le site a été scellé avant la période hellénistique au milieu du Ve siècle avant notre ère.
Il semble probable que l'espace ait été retrouvé par hasard au Moyen Âge et qu'il a été utilisé comme une cave.

Les fouilles se sont donc poursuivie en dessous de cette couche de remplissage...


Un complexe unique d'espaces pyramidaux et de tunnels 

Sous 1.5 mètre se trouvait une autre couche et un escalier creusé dans la pierre (ce qui a donné les premiers indices sur l'origine de l'ouvrage). Il continuait le long du mur et tournait dans un coin, en dessous duquel il semblait qu'une structure avait été construite dans le mur, peut-être la descente se poursuivait-elle avec des escaliers en bois.

Les matériaux trouvés pointent tous sur le milieu du Ve siècle avant J.-C. et rien au-delà.
A ce niveau a été également trouvé un tunnel (photo ci-dessus) amenant à une autre structure pyramidale, ce tunnel est antérieur au Ve siècle avant JC.

Jusqu'à présent, 3 mètres de "gravas" ont été enlevés et la structure pyramidale se poursuit vers le bas.
Cela ressemble pour le moment à un espace caverneux mesurant 10 mètres en partant des fouilles actuelles jusqu'au plafond de la cave.


Les principaux archéologues sont encore perplexes quant à la fonction de cette structure qui n'est vraisemblablement pas une citerne.

Le Dr Bizzarri a précisé que rien, pouvant ressembler à ces structures, n'a été documenté n'importe où en Italie ou dans le monde étrusque.

Le Dr. George, note que cela pourrait faire partie d'un sanctuaire, et attire l'attention sur les structures pyramidales qui ont été décrites dans des sources littéraires comme faisant partie de la tombe de Lars Porsenna.
Lars Porsenna était un roi étrusque qui a régné sur Chiusi et Orvieto à la fin du 6ème siècle avant notre ère.

Le Dr Bizzarri est cependant prudent, car ce parallèle ne correspond pas exactement ce que l'on commence à voir apparaître ici, mais cela ouvre des perspectives intéressantes.

Tous deux conviennent que la réponse les attend au niveau de la base qui pourrait être à 4 ou 5 mètres en dessous de la couche qu'ils ont atteinte.
Les hypogées pyramidaux souterrains d'Orvieto pourraient offrir un aperçu unique de cette civilisation.

Une chose est certaine, la prochaine saison sera passionnante !

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10.27.2011

La représentation antique d'un accouchement découvert sur un site Etrusque

Une fouille archéologique à Poggio Colla, un site étrusques vieux de 2700 ans, dans la vallée italienne de Mugello, a révélé une trouvaille surprenante et unique: deux images d'une femme donnant naissance à un enfant.

Les chercheurs ont  découvert les images sur un petit fragment d'un récipient en céramique qui a plus de 2.600 ans. Crédit: Phil Perkins

Des chercheurs du projet archéologique de la vallée du Mugello (Mugello Valley Archaeological Project), supervisant le site d'excavation de Poggio Colla à 30 kilomètres au nord de Florence, ont découvert les images sur un petit fragment d'un récipient âgé de plus de 2.600 ans. 


Les images montrent la tête et les épaules d'un bébé sortant de la mère; celle-ci est représentée avec ses genoux relevés et son visage de profil, un bras levé, et une longue queue de cheval qui tombe sur son dos.


Un morceau de bucchero représentant une scène unique.

L'identification de la scène a été faite par le Dr Phil Perkins, une autorité en bucchero étrusque et professeur d'archéologie à l'Open University Milton Keynes. "Nous avons été stupéfaits de voir cette scène intime, elle doit être la plus ancienne représentation d'accouchement dans l'art occidental", a-t-il déclaré, "les femmes étrusques sont généralement représentées entrain de festoyer ou de participer à des rituels, ou bien elle sont des déesses. Nous avons maintenant à résoudre le mystère de qui elle est et qui est son enfant."

«La scène de naissance est extraordinaire, mais ce qui est aussi fascinant c'est de comprendre ce que cette image pouvait signifier sur des poterie destinées à l'élite», a ajouté le Dr Greg Warden, professeur à l'École des arts de Meadows à la Southern Methodist University, Dallas, Texas et directeur du projet archéologique de la vallée du Mugello, "se pourrait-il qu'il y ait un lien avec un culte qui se passait dans le sanctuaire sur les hauteurs de Poggio Colla ?"

Le fragment a été mise au jour par William Nutt, étudiant diplômé en anthropologie à l'Université du Texas à Arlington et qui est également aveugle: "j'ai trouvé l'artefact au début de ma deuxième semaine là-bas. Il était assez sale, et nous n'étions pas sûr de ce qu'il représentait jusqu'à ce qu'il soit nettoyé au laboratoire sur place et identifié par le Dr Perkins."


La théorie d'une divinité féminine confortée par cette découverte.

Le morceau de céramique est inférieur à 4 x 3 cm et il provient d'un récipient en bucchero.
Le bucchero est un type de poterie noire et ornée de décorations estampillées et incisées; il était utilisé pour faire des récipients pour manger et boire et était destiné aux élites étrusques.
En général, on trouve sur les bucchero des dessins estampillés qui vont de motifs géométriques abstraits à des animaux exotiques et mythiques.

Il n'existe aucune représentation connue grecque ou romaine d'une naissance montrée aussi clairement qu'ici et ne le sera que 500 ans plus tard. Le fragment date d'environ 600 avant JC.

Etant doné que le site de Poggio Colla a produit de nombreux dépôts votifs, les chercheurs sont certains qu'au cours de son histoire, il a du être un lieu sacré consacré à une ou plusieurs divinités.

L'abondance d'outils de tissage et un dépôt de superbes bijoux en or découverts plus tôt ont déjà fait dire à certains chercheurs que la divinité a pu être une femme. Aussi, la découverte de la scène d'accouchement, en raison de son unicité, conforte cette théorie.

"C'est une découverte des plus passionnante", a déclaré le Dr Larissa Bonfante, professeur à New York University et experte de renommée mondiale sur les anciens Etrusques, "cela montre une image d'un type jusqu'alors inconnu dans le contexte étrusque, et nous donne beaucoup à réfléchir pour comprendre sa signification religieuse."


A propos de Poggio Colla et des étrusques.

Bien que le site étrusque, désormais appelé Poggio Colla,  soit connu depuis le 19ème siècle, il a été fouillé de 1968 à 1972 par le Dr Francesco Nicosie, ancien surintendant de l'archéologie en Toscane.
Avec la permission du docteur Nicosie et ses encouragements, le professeur Greg Warden a rouvert le site en 1995, lancé le projet archéologique de la vallée de Mugello et a créé le chantier école Poggio Colla.

Les Etrusques furent les premiers colons d'Italie, bien avant l'Empire romain. Ils ont construit les premières villes, ont été un fil conducteur pour l'introduction de la culture grecque aux Romains, et étaient connus pour leur art, l'agriculture, la métallurgie fine et le commerce. Ils ont occupé l'Italie pendant le premier millénaire avant J.-C., mais furent conquis par les Romains et furent finalement absorbés dans l'empire.

Poggio Colla est un site hautement significatif et rare. Une des raisons est qu'il couvre la plupart de l'histoire étrusque. Des preuves archéologiques suggèrent que le site était occupé en 700 avant notre ère environ jusqu'en 187 avant notre ère, lorsqu'il a été détruit par les Romains.

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7.25.2007

La génétique se propose de résoudre l'énigme de l'origine des Etrusques

La génétique se propose de résoudre l'énigme de l'origine des Etrusques MAJ 09/010/17
D'après le Professeur Alberto Piazza, généticien de l'université de Turin (Università degli studi di Torino), la civilisation Etrusque se serait épanouie il y a 3000 ans dans ce qui est maintenant la Toscane; c'étaient des colons de l'ancienne Anatolie dans ce qui est maintenant la Turquie.

La culture Etrusque était très avancée et différente des autres cultures italiennes connues qui se sont épanouies sur la même période. Les étrusques ont eu une forte influence dans le développement de la civilisation romaine.

Jusqu'ici, les origines de la civilisation étrusque étaient discutées par les archéologues, les historiens et les linguistes.


Trois théories principales ont émergé :
  1. Les étrusque sont venus d'Anatolie, comme le supposait l'historien grec Herotodus.

  2. Ils étaient indigènes à la région et se sont développés à partir de la société de Villanovan au cours de l'âge du fer, comme suggéré par un autre historien grec, Dionysius de Halicarnassus.

  3. Enfin, la dernière hypothèse, suppose qu'ils seraient venu d'Europe du nord.

Aujourd'hui, les techniques génétiques modernes ont donné à des scientifiques des outils pour conforter l'une de ces hypothèses.

Le professeur Piazza et ses collègues se sont mis à étudier les échantillons génétiques provenant de trois populations italiennes actuelles: les habitants de Murlo, Volterra, et Casentino en Toscane, Italie centrale. « Nous savions déjà que les gens vivant dans ce secteur étaient génétiquement différents de ceux des régions environnantes » dit-il.

Les scientifiques ont comparé ces échantillons d'ADN prélevés sur des hommes en bonne santé vivant en Toscane, en Italie nordique, aux Balkans méridionaux, sur l'île de Lemnos en Grèce, et les îles italiennes de la Sicile et de la Sardaigne.
Les échantillons toscans ont été pris des individus qui avaient vécu dans la région depuis au moins trois générations.
Les échantillons ont été comparés aux données de turcs modernes, de populations d'italiens, d'européens et du Moyen-Orient du sud.

« Nous avons constaté que les échantillons d'ADN provenant des individus de Murlo et de Volterra étaient plus étroitement liés à ceux des personnes orientales que ceux des autres échantillons italiens», ajoute le professeur Piazza, « Dans Murlo en particulier, une variante génétique est partagée seulement avec des personnes de Turquie, et, parmi les échantillons que nous avons obtenus, les toscans montrent une étroite affinité avec les habitants de Lemnos. »

L'histoire des étrusques commence avant l'âge du fer pour aller jusqu'à la fin de la République romaine (soit 1200 avant JC à 100 avant JC).

Herodotus, beaucoup critiquée par les historiens par la suite, disait que les étrusques avaient émigré de la de région de Lydia, sur ce qui est maintenant la côte de la Turquie, en raison d'une longue famine.
La moitié de la population avait été envoyée par le roi pour rechercher ailleurs une vie meilleure; ils ont ainsi navigué de Smyrna (maintenant Izmir) jusqu'à ce qu'ils aient atteint l'Ombrie en Italie.

« Nous pensons que notre recherche fournit la preuve comme quoi Herodotus avait raison », ajoute le professeur Piazza, « et que les étrusques sont en effet arrivés de l'antique Lydia. Cependant, pour être 100% certain nous avons l'intention de prélever d'autres villages en Toscane, et d'examiner s'il y a une continuité génétique entre les anciens étrusques et les toscans d'aujourd'hui."

Sources:

A propos des Etrusques:
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